Loretto Rafanelli
(Italie)





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Biographie


Loretto Rafanelli est né à Porretta Terme (Bologne). Il est professeur et poète. Il a publié :

Poésie : Le visage des frontières (Forum, 1987), Le silence des noms (Jaca Book, 2002 / Prix Gozzano, Metauro, Ministère de la Culture), Le temps d'attente (Jaca Book, 2007 / Prix Cassola, Fabriano); L'indice des distances, Jaca Book, 2013 ;

Théâtre : Artemisia, Cyclamen de Bosnie, Dans les salles obscures, Les voix de Philadelphie - La Grande Torino ;

Essais : Le sang du mémorial (Bateau ivre, 1995), La poésie de ces années (Algra, 2017), Les voix, le chœur. La poésie italienne et étrangère des dernières décennies du XXe siècle (Ellerani, 2008).

Il a aussi édité plusieurs anthologies parmi lesquelles La nouvelle poésie de l'Amérique latine (Algra, 2015). Loretto Rafanelli dirige la maison d’édition « Bateau ivre » (I Quaderni del Battello Ebbro). Il a participé avec M.N. Rotelli à la Biennale de Venise en 2001, 2005, 2007, 2011. Il collabore à des journaux, des magazines et des blogs.



Poème



Falò

Se amore è il soffio di vento
nel lungomare lontano e il volto
è il pane dolce dell’offerta,
ricorda la mattina dei canti
nuziali, il saluto nei capelli
raccolti di quell’estate.
E tu chiedi chi ancora verrà
nella nostra terra, dove scenderà
lo sguardo, dove sarà l’acqua
della fonte. E amore ancora
si dirà nella sera dei falò
della calda stagione
che sfuma. Quando il lume si perde,
e quiete si chiede allo smarrito
passaggio che è muta falce.


Feux de camp

Si amour est un souffle de vent
sur le lointain bord de mer et le visage
le pain doux de l’offre,
il rappelle le matin des chants
nuptiaux, le bonjour dans les cheveux
attachés de cet été là.
Et toi tu demandes qui viendra encore
dans notre terre, où descendra
le regard, où sera l’eau
de la source. Et amour encore
dira-t-on dans le soir des feux de camps
de la saison chaude
qui s’estompe. Quand la lumière se perd,
et l’on demande du repos à ce qui s’est perdu
passage qui est faucille muette.


Verso il mare

Percorremmo la calda notte nelle volute
incantate dei cigli, tra i filari
d’oro del bianco mare, che pareva
disegnato da un canto di madre
o dalla beatitudine distante
di un viaggio. Poi il respiro
nei capelli ondulati di un’ansa,
la saliva nelle luci brunite,
e la bellezza che era un raggio
di vento. Ed ecco il gallo nel suo stupore
quotidiano. E fu il chiarore, l’annunzio
di un mattino. Poi il treno si perse
in un cielo piatto, nella fonte
del limite. E la segreta
stagione sfuggiva.


Vers la mer

Nous avons traversé la nuit chaude dans les volutes
enchantées des cils, entre les rangées d’arbres
d’or de la mer blanche, qui semblait
dessinée par un chant maternel
ou par la béatitude lointaine
d’un voyage. Puis le souffle
dans les cheveux ondulés d’une boucle
la salive dans les lumières brunies,
et la beauté qui était un rayon
de vent. Et voici le coq dans sa stupeur
quotidienne. Et il y eut une lueur, l’annonce
d’un matin. Puis le train s’est perdu
dans un ciel plat, dans la source
de la limite. Et la secrète
saison s’échappait.


(traduit de l’italien par Jean Portante)