John Deane, (Irlande, 1943) |
La Poésie en ce temps Qui nous sommes Une asbl, pour quoi faire ? L'équipe 31 mars - 2 avril 2017 15-17 avril 2016 24-26 avril 2015 25-27 avril 2014 12-14 avril 2013 20-22 avril 2012 01-03 avril 2011 23-25 avril 2010 24-26 avril 2009 11 mars 2009 18-20 avril 2008 |
|||||||
Biographie |
Né dans l’Île d’Achill en 1943, John Deane est le fondateur de Poetry Ireland – la Société Nationale de Poésie – et de la Poetry Ireland Review (1979). Il a publié plusieurs recueils de poèmes ainsi que quelques fictions. Deane a remporté le prix « O’Shaughnessy de poésie irlandaise », le prix « Marten Toonder de littérature » et plusieurs prix de poésie d’Italie et de Roumanie. En 1996, il a été élu Secrétaire général de l’Académie Européenne de Poésie dont il est devenu le Président en 2008. Présélectionné pour le prix « T.S. Eliot » et le « Irish Times Poetry Now Award », il a participé à plusieurs résidences d’auteurs en Bavière, à Monaco et à Paris. Son recueil de poèmes The Instruments of Art a été publié aux Éditions Carcanet en 2005 ; In Dogged Loyalty, essais sur la poésie religieuse, chez Columba en 2006. Sa dernière fiction The Heather Fields and Other Stories est parue chez Blackstaff Press en 2007 et son dernier recueil de poèmes, A Little Book of Hours, est paru chez Carcanet en 2008. |
|||||||
Poème |
Eye of the Hare There! amongst lean-to grasses and trailing vetch catch her? – vagrant, free-range and alert; I saw the eager watch-tower of the ears, I knew the power of legs that would fling her into flight; concentrate, he said, and focus: you must love the soft-flesh shoulder-muscles where the bullet bites, caress – and do not jerk – the trigger: be all-embracing, be delicate. I had no difficulty with the saucepan lid down at the end of the meadow, lifted, for practice, against the rhododendron hedge, I could sight its smug self-satisfaction and shoot a hole pea-perfect and clean through. Attention to the hare left me perplexed for I, too, relish the vision I imaged in its round dark eye, of a green world easy under sunlight, of sweet sorrel and sacred herbs – and I turned away, embarrassed, and absolved. L’œil du lièvre Là ! le repérer parmi les herbes de l’appentis et les vesces rampantes ? – vagabond, libre et alerte ; j’ai vu le mirador fébrile des oreilles, je connaissais la force des pattes qui allaient le propulser en vol ; concentre-toi, disait-il, et vise : tu te dois d’aimer la chair tendre des muscles de l’épaule où mord la balle, caresse – sans à-coup – la gâchette : sois entourant, sois délicat. Je n’ai eu aucun problème avec le couvercle de la casserole au bout du pré, redressé, pour l’entraînement, contre la haie de rhododendron, je pouvais observer son autosatisfaction manifeste et lui ai fait un trou parfait de la taille d’un pois. L’attention au lièvre me laissa perplexe car moi aussi, j’apprécie la vision reflétée dans son œil rond et sombre, d’un monde vert tranquille sous le soleil, d’oseille douce et d’herbes saintes – et je suis reparti, embarrassé, et soulagé. Traduction de Jacques Rancourt |
|||||||