Guy Goffette






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« un poète, c'est toujours un pays qui marche, dressé comme une forêt, et traînant dans sa langue une terre d'exil, un paradis d'échos » Guy Goffette

Né en 1947 dans une famille ouvrière, aîné de quatre enfants, Guy Goffette sera, à l'école Normale libre d'Arlon, l'élève de Vital Lahaye, esprit libre, amoureux de littérature, poète lui-même dont les mots tomberont dans un terreau particulièrement réceptif…

Guy Goffette sera instituteur et directeur d’école, mais aussi libraire, éditeur des cahiers de poésie Triangle et des éditions de L'Apprentypographe (mot qu’il a créé pour des livres rares composés à la main sur un beau papier). Il est aujourd’hui membre du comité de lecture et directeur de collections chez Gallimard où sont édités la plupart de ses ouvrages.

Amoureux de sa Gaume natale, Guy Goffette a pourtant largué les amarres, parcouru nombre de pays d'Europe avant de poser ses valises à Paris où il vit actuellement. Mais en fait de voyage, il voyage depuis toujours « … les vrais voyages sont immobiles. Immobiles et infinis. Solitaires. Silencieux… »

Poète et prosateur, il a publié, outre un cycle romanesque autobiographique, des essais, des livres d’artistes, trois biographies poétiques consacrées à Paul Verlaine, Pierre Bonnard et Wystan Hugh Auden ainsi qu’une vingtaine de recueils de poèmes. Il a obtenu de très nombreux prix parmi lesquels en 2001, le Grand Prix de Poésie de l’Académie française et le Prix Goncourt de Poésie 2010 pour l’ensemble de son œuvre. Une œuvre qui nous dit avec gravité, avec humour, avec tendresse, l’enfance, l’arbre, la femme et la liberté, le rêve et la « calamiteuse détresse » et « la vie promise » !

La rencontre est organisée par Le Printemps des Poètes-Luxembourg en collaboration avec neimënster.






LA VIE PROMISE

Je me disais aussi : vivre est autre chose
que cet oubli du temps qui passe et des ravages
de l’amour, et de l’usure – ce que nous faisons
du matin à la nuit : fendre la mer,

fendre le ciel, la terre, tour à tour l’oiseau,
poisson, taupe, enfin : jouant à brasser l’air,
l’eau, les fruits, la poussière ; agissant comme,
brûlant pour, marchant vers, récoltant

quoi ? le ver dans la pomme, le vent dans les blés
puisque tout retombe toujours, puisque tout
recommence et rien n’est jamais pareil
à ce qui fut, ni pire ni meilleur,

qui ne cesse de répéter : vivre est autre chose

(de La vie promise, © Gallimard)