Elly de Waard,
(Pays-Bas, 1940)





La Poésie en ce temps
Qui nous sommes
Une asbl, pour quoi faire ?
L'équipe
31 mars - 2 avril 2017
15-17 avril 2016
24-26 avril 2015
25-27 avril 2014
12-14 avril 2013
20-22 avril 2012
01-03 avril 2011
23-25 avril 2010
24-26 avril 2009
11 mars 2009
18-20 avril 2008


Biographie


La publication en 1978 du recueil Afstand marque les débuts d’Elly de Waard. Mais ce n´est qu´en 1981 qu´elle connaît le succès avec la publication de Furie où l'on trouve déjà les thèmes de l´amour romantique, du corps féminin, du désir et de l'érotisme, si caractéristiques de l'oeuvre d'Elly de Waard et qui font qu´elle a davantage d'affinités avec les poètes classiques qu'avec les poètes modernes. Elle a d'ailleurs toujours explicitement refusé l'héritage du mouvement littéraire néerlandais des "Vijftigers"; Elly de Waard a joué un rôle prépondérant dans la création du groupe de poètes féminins qui s´est formé à la fin des années quatre-vingt sous le nom de De "Nieuwe Wilden" (les nouvelles sauvages). Elle est co-fondatrice du Prix Anna Bijns, fondé en 1985, qui récompense alternativement le meilleur ouvrage de prose ou de poésie écrit par une femme au cours des quatre dernières années. Elly de Waard a depuis quelque temps abandonné la poésie violente et passionnée au profit d'oeuvres plus retenues et réflectives dans Eenzang (1992) et Anderling (1998). Elle a publié en 2004 De hemel van Toulouse (Sous le ciel de Toulouse), un recueil de poèmes sur la France.


Poème




IMPULSION

Et la nuit, quand le rêve
de toi se retire
de mon corps et que je
me réveille, me tournant
dans un lit de rosée

Et que je ne touche
plus rien de toi que l'air
qui porte encore tes formes
et que baignée de sueur
j'étends la main vers ta fuite -

Je suis capable de meurtre, de
meurtre sur qui se pose
entre nous -

Traduction Helena Van Driessche


IMPULS

En 's nachts, als de droom
van je zich terugtrekt
uit mijn lichaam en ik
ontwaak, mij wentelend
in een bed van dauw

en ik niets meer
aanraak van jou dan lucht
die nog je vormen draagt
en ik in zweet baad
reikend naar je vlucht

ben ik tot moord, tot
moord op wie zich tussen
ons stelt in staat


AUTRE TEMPS

Oh quand cést l'été et contre
ton corps nu je suis couchée,
que la chambre se remplit de lumière bleue
et que le reflet de l'étang

frisonne sur les murs frais;
que tes douces joues et ta blanche chair
sont prêtes à recueillir
ce en quoi je suis tendue -

Mais c'est l'hiver, le matin et
c'est seulement ma plume raboteuse
qui t'approche. Et après mon sommeil
je m'écris plus proche de toi,

entre les draps réveillée dénudée,
abandonnée comme un bébé, qui
dans le bercement de la poésie
supporte mieux la vie.

Traduction Helena Van Driessche


O als het zomer is en ik
tegen je naakte lichaam lig,
de kamer zich met blauw licht vult
en de weerspiegeling van de vijver

over de koele muren rilt;
je zachte wangen en je blanke
vlees gereed zijn om het stijve
aan mij op te vangen –

maar het is winter, ochtend en
het is alleen mijn stroeve pen
die je benadert. En na mijn slaap
schrijf ik mij dichter naar je toe,

tussen de lakens kaal ontwaakt,
verlaten als een baby, die
in het wiegen van de poëzie
het leven dragelijker maakt.